Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu

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Au départ j’ai beaucoup apprécié ce roman.

Des phrases courtes, percutantes dans lesquelles on ressent la chaleur, la lassitude ou pour certains et certaines la colère sourde de jeunes et de leur famille qui semblent tous au prise avec un destin qu’ils n’ont pas choisi.

C’est parfois drôle, parfois dur, souvent dur. Pour le côté drôle, Stéphanie est en prise avec la philo : « Dans sa filière, toutes les matières comptaient, même la philo. La République de Platon, sérieux ? Mais qui étaient les instigateurs de ces programmes lunaires ? Dans un pays ravagé par le chômage, le socialisme et la concurrence asiatique, on attendait donc des jeunes générations qu’elles s’intéressent à cette enculage de mouches antique ? »

La chaleur colle à la peau comme la tristesse avec en prime cette rage de s’en sortir mais qui est la plupart du temps vaine. Ce livre nous fait traverser quelques décennies, quatre étés et chaque grand chapitre commence par un titre de chanson qui passe par le célèbre Smells like teen spirit, à du Guns n’roses en passant par La fièvre. On suit donc l’évolution des plusieurs ados et en particulier celui d’Anthony. C’est aussi l’histoire d’une vallée où le chômage est omniprésent.

Extrait du livre, Hacine, un des protagonistes, est à la mairie et est en rendez-vous avec une jeune femme pour essayer de dégoter un boulot. Morceau choisi : « Après sa licence, la jeune femme s’était spécialisée en droit du travail, cursus qui se prévalait de taux d’employabilité dignes des années 1960. […] Du coup elle avait tendance à considérer le chômage comme l’une de ces menaces abstraites dont il est surtout question au JT, type épidémie de paludisme, tsunamis, éruptions volcaniques. »

Mais j’avoue avoir lâché au trois quart du livre… Je me suis lassée et le changement de point ne m’a vraiment convaincu voire même m’a ennuyé parfois. Je me suis dépêchée de le finir alors même que je l’ai dégusté au départ, en cornant plusieurs pages que je souhaitais reprendre dans ce billet. Autre extrait « L’éducation est un grand mot, on peut le mettre dans des livres et des circulaires. En réalité, tout le monde fait ce qu’il peut.« .

Cet exemple de bêtise crasse aussi m’a interpellé, Patrick travaille et sa tenue de travail comprend le port d’une casquette. Qu’il ne met pas. « […] ce couvre-chef mou, corporate, rouge, et prétendument réglable est devenu sa limite. […] Or un superviseur chargé de la qualité l’avait surpris plusieurs fois tête nue sur un chantier. C’est comme ça que les problèmes avaient commencé. Vous n’avez pas lu la note de service, monsieur Casati ? Patrick avait répliqué que ça ne l’aiderait pas à faire son quota et que de toute façon, personne de ne le voyait. Le superviseur avait dû forcer le ton. Il y avait des règles. Les respecter toutes n’était certes pas possible, on n’était pas des nazis. N’empêche, certaines engageaient l’image de la boîte. C’était considérable. ».

C’est dommage, cela aurait pu être un coup de cœur mais j’en sors avec un avis mitigé. Reste que c’est très bien écrit, que l’histoire est à découvrir et qu’il ne s’agit que de mon avis !

Reprise d’une partie de la quatrième de couverture :

Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. »

Quand mon envie de me remettre à l’anglais rencontre un superbe livre … The curious incident of the dog in the night-time de Mark Haddon

Je suis ravie d’avoir pu découvrir ce roman que je n’aurais sans doute pas lu si je n’avais pas eu envie de lire un peu en anglais. Il est dans ma bibliothèque depuis longtemps (très longtemps) et je l’ai commencé plusieurs fois en trouvant toujours une bonne excuse pour ne pas aller au bout. Erreur réparée, et quel livre !

J’ai adoré de bout en bout. J’ai même réussi à le raconter quasiment en entier (j’en étais au trois quart du livre) étant complètement passionnée. Bon par contre j’ai un peu gâché la fin à cette personne je ne vais donc pas reproduire la même chose ici, promis.

Ce livre est drôle, touchant et on suit avec tendresse, à travers le regard du narrateur, l’histoire de Christopher. Car oui au fait, de quoi ça parle ?

Christopher vit avec son père. Il a 15 ans et sa mère est décédée d’un cancer il y a peu. Au début du roman Christopher se met en tête d’écrire un roman policier car il a découvert dans le jardin le chien de la voisine transpercé d’une fourche ! Cette découverte l’a d’ailleurs conduit à atterrir au commissariat car il a frappé l’agent de police qui intervenait, celui-ci l’ayant touché. Précision, Christopher est autiste Asperger. Cet épisode lui donne envie d’élucider le meurtre de Wellington (le chien), d’autant plus qu’il aime les chiens car « il est toujours possible de savoir ce qu’un chien pense ». Il va donc partir à l’aventure car entrer en relation avec les autres est complexe pour lui.

Ce roman est drôle, triste aussi par beaucoup d’aspects et je trouve que l’on est véritablement plongé dans la tête de Christopher. Par ailleurs, Christopher est fan de maths et si je n’ai pas tout compris, certaines analyses sont savoureuses ! Comme celle où il évoque la constellation d’Orion qui s’appelle ainsi car elle ressemblerait à un chasseur avec son arc. Mais pour lui cette référence est idiote car il est possible de faire rejoindre les points que constituent les étoiles comme on le souhaite et si on relie différemment ces points, apparaît alors… un dinosaure !

En bref, je recommande chaudement ce livre pour son histoire et aussi car, cadeau bonus, il est très facile d’accès pour celles et ceux qui veulent lire en anglais.20190221_153049

Une colonne de feu de Ken Follett : petite déception…

Bonsoir,

J’ai terminé hier soir le fameux pavé de Ken Follett (qui a quelque peu du mal à faire court je trouve depuis quelques romans), Une colonne de feu, dernier volet de la trilogie Les piliers de la Terre.

Comme indiqué dans le titre je n’ai pas été très convaincue malheureusement.

J’apprécie en général cet écrivain et j’ai dévoré la série Le Siècle même si déjà je commençais à me dire « C’est bien mais 500 pages en moins n’auraient pas nui ! ». Impression plus que confirmée pour le roman la Colonne de feu. Pour couronner le tout, j’ai trouvé le roman long, très long, mais sans pour autant permettre d’avoir plus de profondeur pour les personnages. J’ai le sentiment en fermant ce livre de ne les avoir que survolés (alors que je les ai suivi sur 922 pages c’est dire), même parfois je les ai trouvé caricaturaux et sans évolution au fil des années. En effet, ce roman historique couvre une période assez longue, de 1558 à 1620, pendant la guerre de religion entre les protestants et les catholiques qui a déchirée l’Angleterre et la France.

Mais au fait de quoi ça parle ?

Noël 1558, le jeune Ned Willard rentre à Kingsbridge : le monde qu’il connaissait va changer à tout jamais… Les pierres patinées de la cathédrale dominent une ville déchirée par la haine religieuse et Ned se retrouve dans le camp adverse de celle qu’il voulait épouser (…). L’accession d’Elisabeth 1ère au trône met le feu à toute l’Europe (…). Dans ce demi siècle agité par le fanatisme qui répand la violence depuis Séville jusqu’à Genève, les pires ennemis ne sont cependant pas les religions rivales

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J’ai préféré abréger volontairement le résumé du livre qui dévoile un peu trop d’éléments.

Ce qui m’a principalement ennuyé je pense est le fait que j’ai trouvé le personnage de Ned fade et l’histoire a peu suivie mes chouchous, en particulier Barney (le frère de Ned) qui tombe bien vite dans les oubliettes.

Cependant, j’appris pleins de choses, gros point fort du livre et j’ai suivi avec horreur le massacre de la Saint Barthelemy.

Il faut noter que le style de Follett est toujours aussi agréable à lire et à parcourir même si je n’ai pas été transportée.

Bref, en conclusion, tous les ingrédients étaient réunis mais je n’ai pas été convaincue.

A bientôt pour d’autres avis !